L’Art Royal décimé
Les « collabos », on aimerait croire qu’il y en eut peu sur nos colonnes, or rien ne nous le laisse penser.
En fait, dans l’Europe sous la botte nazie il n’est guère de communauté religieuse, ethnique ou autre qui n’ait eu son lot de renégats.
Le dignitaire maçonnique et vice-président du Conseil Camille Chautemps, qui aida Philippe Pétain à imposer l’armistice du 16 juin 1940, s’entendra dire par le nouveau chef de l’Etat, à propos de notre ordre : « Je sais seulement que c’est une société dont tout le monde me dit qu’elle fait beaucoup de mal à mon pays. »
Son hostilité croît très vite et le 13 août les lois antimaçonniques sont promulguées, précédant de quelques semaines les lois antisémites. On connaît la phrase du maréchal : « Un Juif n’est jamais responsable de ses origines, un franc-maçon l’est toujours de ses choix. »
Après la mise sous scellés des temples et locaux, de terribles épreuves attendent les exclus : arrestations, tortures, spoliations, etc. La razzia sur les loges est diligentée par le sinistre Bernard Fay, nommé administrateur général de la Bibliothèque nationale. Plus de 470 caisses d’archives filent vers l’Allemagne où elles seront dépouillées par les services compétents.
L’oppression s’intensifie dès l’été 41 avec l’interdiction faite aux maçons répertoriés d’occuper une fonction publique. L’ex-socialiste Marcel Déat, devenu ultra-collaborationniste, tente de défendre ceux d’entre eux qui « se dévouent à la patrie » tels les maires de Rouen et de Vitry-le-François.
Le harcèlement continue impitoyable dans tous les secteurs d’activités.
Nous parlons ici du GODF et de la GLDF parce qu’elles sont les deux obédiences françaises les plus en vue, mais il va de soi que toutes sont à la même enseigne, qu’elles soient masculines, mixtes ou féminines.
Avant même la proclamation de l’Etat vichyssois leurs membres s’étaient réorganisés tant bien que mal dans la clandestinité.
Les Frères et Soeurs qui n’étaient ni morts ni emprisonnés ni enfuis à l’étranger se retrouvaient dans des réseaux d’action souterraine.
L’un d’eux s’appelait « Patriam Recuperare ».
Ils imprimaient des journaux avec les moyens du bord, ainsi La Nouvelle République.
On sait très peu de chose sur leurs séances et tenues, leurs efforts se concentraient sur le salut du pays.
Il y eut en revanche des maçons prompts à dénoncer d’autres maçons auprès des autorités. Ceux « désabusés de leurs erreurs » pouvaient espérer jouer un rôle quelconque dans le cadre du redressement national voulu par Pétain.
Certains devinrent de grandes canailles.
@ GLSA
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