Jazz et franc-maçonnerie : une affaire de convergences
L’écrivain Michel Leiris voyait dans le jazz la « vraie musique sacrée ».
En réalité il est beaucoup de choses et avant tout un phénomène culturel majeur qui s’étendra à la planète entière.
Tout comme la franc-maçonnerie, qui recouvre de nombreux aspects et s’est propagée sans limite géographique. Nous tenterons ici de démontrer quels sont les liens entre l’un et l’autre.
On peut faire remonter les origines du jazz au début du XVIIe siècle quand les navires négriers, partis des côtes africaines en direction du Nouveau-Monde, résonnaient des chants tribaux que les esclaves scandaient pour se donner du courage.
L’expression de leur malheur se traduira ensuite dans les « work songs », mélopées en usage sur les plantations et chantiers de construction auxquels ils étaient astreints, y compris les fermes pénitentiaires, avant de devenir plus directement religieux avec les « spirituals » dont l’expression privilégiait les épisodes de la Bible exaltant l’espoir et la délivrance.
Longtemps le lieu de culte fut le seul endroit où les Afro-Américains étaient autorisés à se réunir et à leur ferveur se mêlait souvent des ingrédients de leurs traditions séculaires.
Puis vint le blues, qui engendrera le jazz et toutes les musiques noires subséquentes.
Puisqu’il n’avait pas droit à la parole, le peuple soumis inventa un langage à lui, profondément original, ne ressemblant à rien de ce qui avait existé auparavant dans le domaine du spectacle.
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