L’adaptation aux nouvelles conditions prit des allures grotesques
Ces grandes loges ne prirent d’aucune manière conscience de l’évolution de la situation.
Certaines de ces grandes loges se distancèrent de ces évènements et prirent la décision de se dissoudre.
C’est le cas de la Grande Loge Symbolique en 1930, ainsi que d’autres grandes loges à caractère humanitaire qui firent le pas en 1933.
Malgré cela, de nombreux Frères estimèrent que l’adaptation aux nouvelles conditions était la meilleure solution.
Bien que les déclarations nazies – avant 1933 déjà – fussent parfaitement claires, de nombreux Frères s’en tinrent à leur conviction d’être en sécurité du fait de leur condition de citoyen moyen, de vétéran de la Grande Guerre et même de membre du parti national-socialiste. Certains se bornèrent à modifier le nom de leur loge.
C’est ainsi que la Loge « Aux trois Globes »d prit le nom d’ « Ordre christique National ».
On misa beaucoup – même si cela fut sans succès – sur Hjalmar Schacht, franc-maçon et Président de la Banque d’État, puis, ultérieurement, Ministre de l’économie du Reich.
On s’en servit abondamment. La Grande Loge de Saxe adressa, en mars 1933, un télégramme identique à Hitler, au Président du Reich, Hindenburg, à Frick, et au ministre de la propagande, Goebbels : «La Grande Loge de Saxe salue …… la promotion du peuple et de la patrie allemands.
Elle promet solennellement fidélité, dans un esprit de devoir christique et national, dans l’esprit de son Frère Frédéric le Grand, de travailler avec le gouvernement du Reich, ceci pour l’honneur, la grandeur, l’unité et la liberté de l’Allemagne ».
L’adaptation prit des tournures grotesques. C’est ainsi que la Grande Loge de Prusse, « la plus nationaliste des grandes loges allemandes » supprima les termes de « franc-maçon », de « loge » et de franc-maçonnerie » de son répertoire.
Il y eut, bien sûr, malgré cela, des Frères qui résistèrent.
Mais le régime réagit sans ménagement. Le décret « Nuit et brouillard » édicté par Hitler en décembre 1941 fut le début d’une déportation de nombreux citoyens, dont des francs-maçons.
Il faut cependant relever que cette action avait également une autre motivation, politique celle-là.
Mais les deux motifs n’en formaient souvent qu’un seul, vu que de nombreux politiciens opposés à la dictature étaient également francs-maçons.
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