Célébrant le 150e Anniversaire de la Commune de Paris : Une Réflexion du Grand Orient de France
Emmanuel Macron n'a pas rendu hommage aux 150 ans de la Commune : nous, francs-maçons, ne pouvons pas rester absents ni silencieux.
Le 28 mai 1871, à Paris, 147 fédérés furent sommairement exécutés et jetés dans une fosse commune au cimetière du Père-Lachaise. Dans les jours qui suivirent, les versaillais y enterrèrent également les corps d'autres communards morts dans les quartiers voisins sous les balles d'un pouvoir assassin.
Depuis vingt-cinq ans, chaque mois de mai, à l'initiative du Grand Orient de France (GODF), les francs-maçons célèbrent la mémoire de ces événements en se réunissant au Mur des Fédérés. Cet endroit sert de lieu de recueillement, d'espoir et d'exigence, tout en rappelant notre lutte pour la République et une société plus juste et fraternelle.
Cette manifestation n'est pas seulement un acte de résistance, mais aussi un hommage à la mémoire, au temps long, à la perspective, au respect et à la distance.
La conclusion tragique de la "Semaine sanglante" demeure un symbole de la violence que le pouvoir est capable d'exercer lorsqu'il ne dispose plus que de la force des armes pour résister à la remise en question de l'ordre qu'il cherche à imposer. En écrasant cette insurrection révolutionnaire par le fer et le feu, Adolphe Thiers, président de la République de 1871 à 1873, et les versaillais, qui pensaient l'anéantir et la reléguer à l'oubli, lui ont donné l'éternité et la force du mythe.
"La Commune a également promu l'égalité des salaires, le droit au divorce pour les femmes, les premières écoles primaires pour les filles."
Grâce au courage des communards, mais aussi à la législation qu'ils ont promulguée, même sur une période courte de soixante-douze jours, ils sont entrés dans la mémoire collective.
La Commune, qui s'est déroulée du 18 mars au 28 mai 1871, a décrété la séparation de l'Église et de l'État, la suppression du financement religieux, la laïcisation des services publics, notamment des hôpitaux. Elle a jeté les bases de l'éducation laïque, en instaurant la gratuité, le droit des filles à une éducation laïque et à une formation professionnelle, tout en créant les premières écoles primaires pour les filles.
La Commune a également promu l'égalité des salaires, le droit au divorce pour les femmes, l'égalité entre les enfants légitimes et naturels, les épouses et les concubines, ainsi que l'abolition de la prostitution.
De plus, la Commune a présenté de nombreux autres projets pionniers pour notre République, notamment l'abolition de la peine de mort, la révocabilité des élus, la gratuité de la justice, le développement de modèles de coopératives de production et la réduction de la durée de travail.
Ce mois de mai, le Grand Orient de France et ses membres réaffirment leur engagement envers les principes que la Commune de Paris a représentés et rappellent l'importance de la lutte continue pour une société juste et égalitaire.
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